Des chercheurs de l’Inserm et de l’université Pierre et Marie Curie viennent d’identifier de nouveaux gènes impliqués dans le risque de développer un infarctus du myocarde. Plusieurs équipes viennent de publier des résultats sur ce même thème. L’infarctus du myocarde représente l’une des premières causes de mortalité en Europe avec 750 000 décès par an. On dénombre environ 110 000 infarctus et 50 000 décès chaque année en France. En dehors des prédispositions génétiques, de nombreux facteurs environnementaux augmentent le risque, notamment l’âge, l’hypertension, le tabac ou encore le surpoids.
L’équipe de l’INSERM/Université Pierre et Marie Curie (UMPC), menée par François Cambien, vient donc de découvrir au sein du génome humain une région dans laquelle plusieurs variations, lorsqu’elles sont associées, augmentent la prédisposition à l’infarctus du myocarde. Avec la collaboration des équipes du consortium européen Cardiogenics, les chercheurs ont mis en évidence le rôle de trois gènes adjacents sur le chromosome 6. Cela a été possible grâce à une technique élaborée par le Dr Trégouët qui a permis d’analyser la variabilité génétique dans sa globalité et non gène par gène. Cette technique a été appliquée aux génomes de milliers de personnes, victimes ou non d’un infarctus du myocarde. Deux des trois gènes mis en cause codent des lipoprotéines intervenant dans le métabolisme du cholestérol. Ces résultats ont permis aux chercheurs de faire le lien entre ces molécules et l’infarctus du myocarde. Quatre autres équipes ont également publié cette semaine des études démontrant d’autres prédispositions génétiques possibles : l’équipe de Jeanette Erdmann a trouvé un locus de prédisposition sur le chromosome 3, celle de Toshihiro Tanaka a montré l’effet délétère d’une mutation du gène BRAP et Daniel Gudbjartsson de la société deCODE genetic a établi un lien entre le polymorphisme provoquant une augmentation du nombre d’eosinophiles et le risque d’attaque cardiaque. Quant au “Myocardial Infarction Genetics Consortium“, il publie la découverte de trois nouvelles régions intervenant dans la prédisposition. L’ensemble de ces résultats, s’il ne peut se traduire immédiatement par un nouveau médicament, va permettre aux chercheurs de mieux comprendre les mécanismes biologiques liés aux maladies coronariennes pour ensuite améliorer la prévention et le traitement. Source : communiqué de presse de l’Inserm et de l’UPMC, 9 février 2009Click Here: Cardiff Blues Store