Soigner l’appendicite grâce aux antibiotiques

Les antibiotiques peuvent être utilisés, souvent avec succès, pour éviter ou retarder l’opération chirurgicale lors d’une appendicite, révèle une étude finlandaise. Une alternative qui s’appliquerait en cas de petite inflammation de l’appendice.

Traiter l'appendicite avec des antibiotiques pourrait retarder l'opération, voire l'éviter.

Pour soigner une

crise d’appendicite, l’opération chirurgicale, une procédure de routine, reste largement utilisée. Pourtant, dans des cas de petite inflammation, le recours à l’antibiothérapie reste possible et moins invasif.Des patients suivis pendant 3 ansPour parvenir à ce constat, une équipe de chercheurs finlandais a suivi durant 3 ans, entre juin 2009 et juin 2012, 530 patients âgés de 18 à 60 ans à qui une appendicite aiguë sans complication avait été diagnostiquée.Les participants ont été assignés de façon aléatoire à deux groupes distincts et suivis durant un an. Dans le premier, 273 volontaires ont subi une

appendicectomie, l’opération standard consistant à enlever l’appendice inflammé, tandis que les 257 participants du second groupe étaient traités par antibiothérapie (3 jours en intraveineuse suivis de 7 jours par voie orale).Retarder l’opération n’entraîne pas de complicationsLes résultats de cette expérimentation révèlent que 272 des 273 opérations se sont déroulées avec succès.Parmi les patients traités avec des antibiotiques, 186 n’ont pas eu besoin d’appendicectomie et 70 ont subi une opération durant l’année suivant le diagnostic* ; 58 d’entre eux n’ont montré aucun signe de complications à l’issue de l’appendicectomie, 7 participants ont développé une appendicite aiguë avec complications et 5 patients sans appendicite ont été opérés pour éviter tout risque récurrent.Retarder l’opération chirurgicale n’a pas causé de complications, tels des abcès intra-abdominaux, précisent les chercheurs.Un risque de récidive avec les antibiotiquesSi cette méthode de soins moins invasive n’est pas moins efficace que la chirurgie et peut éviter l’hospitalisation, ainsi que les séquelles liées à une intervention chirurgicale, elle soulève néanmoins certaines critiques : son indication dépend de la gravité de l’appendicite et son risque de récidive reste assez important.En 2014, le tennisman Rafael Nadal avait eu recours aux antibiotiques pour éviter une appendicectomie, mais avait finalement dû renoncer à participer au tournoi de Bercy pour se faire opérer.Deux tiers des malades pourraient éviter l’appendicectomieCes dernières années, plusieurs travaux, dont l’étude française menée par la chirurgienne Corinne Vons (hôpital Jean-Verdier de Bondy) et publiée dans The Lancet** en mai 2011, révélaient que deux tiers des malades pourraient éviter l’opération.L’appendicite, fréquente chez les enfants, est une maladie en augmentation chez les adultes. On estime la probabilité de faire une crise aiguë au cours de sa vie à 8 % pour une femme et à 7 % pour un homme. Mais grâce aux progrès de l’imagerie médicale et du diagnostic, les opérations sont passées de 300 000 en 1980 à moins de 90 000 en 2005.AFP/RelaxnewsSource :

Antibiotic Therapy vs Appendectomy for Treatment of Uncomplicated Acute Appendicitis, Paulina Salminen and al, 16 juin 2015, The Lancet. 
*Un patient a été perdu de vue au cours du suivi.
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Amoxicillin plus clavulanic acid versus appendicectomy for treatment of acute uncomplicated appendicitis: an open-label, non-inferiority, randomised controlled trial, The Lancet, Volume 377, No. 9777, p1573–1579, 7 May 2011Click Here: camiseta seleccion argentina