L'inadmissible menace d’une grève des IVG par un syndicat de gynécologues

Le Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof) menace d’arrêter les IVG s’il n’est pas reçu par la ministre de la Santé. A l’origine de cette annonce, le syndicat réclame que le fonds de garantie de la profession couvre les sinistres déclarés entre 2002 et 2012. Une menace qui soulève un tollé général.

Mardi 12 mars, le syngof a envoyé un message à ses 1 600 adhérents pour les appeler à se tenir prêt à arrêter de pratiquer les IVG : “Préparez-vous donc à ce que le syndicat vous donne l’ordre d’arrêter les IVG si la ministre de la Santé refuse de nous recevoir“. Contacté par France Info, le docteur Jean Marty, ancien président du Syngof en charge de cette question a confirmé l’authenticité de la remarque : “Si on ne fait pas des menaces qui inquiètent la société, nous ne sommes pas entendus“. A l’origine de cette menace, le syndicat réclame que le fonds de garantie de la profession couvre les sinistres déclarés entre 2002 et 2012.La ministre de la Santé Agnès Buzyn, souligne “le caractère inadmissible de ces menaces (…) qui vont à l’encontre du respect inconditionnel du droit à l’IVG garanti dans notre pays“. Elle “regrette également l’image faussé des médecins gynécologues obstétriciens de France que renvoient ces nouvelles déclaration inacceptables de la part d’un syndicat qui entend les représenter“.

Le Collège National des Gynécologues & Obstétriciens Français, société savante de la spécialité, a tenu à “souligner officiellement qu’il ne s’associe en rien à la menace de grève des IVG proférée par le SYNGOF (Syndicat des Gynécologue Obstétriciens)“.Le Conseil national de l’ordre des médecins a également tenu à condamner “fermement, au nom de la déontologie, l’expression d’une telle menace mettant en cause les droits des femmes et portant atteinte à l’indépendance des professionnels, qu’aucun conflit avec les autorités ne saurait justifier”.

 De nombreuses associations d’informations sur la contraception, des associations féministes ont vivement réagi.Rappelons que le Syngof n’en est pas à son coup d’essai. Son président le

Dr Bertrand Rochambeau avait déclaré en septembre 2018 qu’il refusait de pratiquer des IVG : “Nous ne sommes pas là pour retirer des vies“, “Aux choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus“. A l’époque, le Syngof avait pris ses distances avec son président précisant qu’il s’était exprimé à titre personnel et qu’il ne remettait pas en cause l’IVG.En juin 2018, le Dr Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syngof, avait choqué en évoquant un problème “d’attirance entre médecins et patientes” pour expliquer les 

cas de violences obstétricales et gynécologiques (injures sexistes, violences sexuelles…). Et d’ajouter qu’il y aurait “peut-être moins de problèmes” s’il y avait “davantage de femmes dans la profession”.Deux ans auparavant, le Dr Elisabeth Paganelli avait jugé inutiles les arrêts de travail après une IVG médicamenteuse et proposait aux femmes de poser un jour de congé ou un jour de RTT, ou de planifier “l’expulsion” un jour férié. Pour elle, l’arrêt de travail n’étant justifié qu’en cas de complications.Click Here: gws giants guernsey 2019