Myriam El Khomri : « j’avoue avoir eu peur pour mes filles »

En cette rentrée des classes, Myriam El Khomri ouvre à Gala son album de famille. Elle évoque ses souvenirs d’enfance, sa passion pour le théâtre, ses filles… et témoigne des semaines troublées qu’elle a dû traverser au moment du débat sur sa loi travail. Extraits.

Son enfance, sa passion pour le théâtre, ses filles ou les attaques personnelles, voire racistes, auxquelles elle a dû faire face ces derniers mois, Myriam El Khomri se confie dans une grande interview accordée à Gala cette semaine.

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Gala : La période de la rentrée des classes vous rend-elle nostalgique de votre enfance ?
Myriam El Khomri : J’adorais ce moment où l’on achète une tenue pour la rentrée et les fournitures scolaires. Cette année est particulièrement importante car ma fille cadette de trois ans entre en maternelle et ma fille aînée de six ans au CP. Elle avait hâte de découvrir l’école primaire. Elle est très appliquée et concentrée. Comme je l’étais à son âge !
Gala : Vous n’aviez pas le choix. Vous racontez que lorsque vous rameniez un 14 sur 20 à vos parents, ça n’était pas assez…
M. E. K. : Mes frères doivent aussi s’en souvenir, c’était quelque chose la signature des bulletins ! Lorsqu’ils n’étaient pas satisfaits, mes parents n’en faisaient pas mystère. Ils pensaient que l’école était une chance qu’il ne fallait pas laisser passer. Ma mère était enseignante d’anglais et mon père, qui tenait deux magasins de reprographie, n’avait pas pu faire de longues études. Il aurait rêvé d’être prof d’histoire-géo.

Gala : Adolescente, vous vous rêviez comédienne plutôt que responsable politique ?
M. E. K. : J’étais une élève timide et pour m’aider à vaincre cette réserve naturelle mes parents ont eu la bonne idée de m’inscrire dans un cours de théâtre en cinquième. J’ai ensuite fait le conservatoire de Mérignac pendant quatre ans. J’adorais jouer les auteurs contemporains, notamment les textes assez crus, mais si beaux, de Philippe Minyana. J’ai tout de suite apprécié cette sensation de dépassement et cette capacité à vaincre sa peur. Cela m’a donné le courage de devenir déléguée de classe puis conseillère générale des jeunes de Gironde. Cette expérience me sert, encore aujourd’hui, dans ma vie politique. Il peut encore m’arriver d’avoir le trac avant de prendre la parole, mais j’ai appris à placer ma voix, respirer et improviser. Ce n’est pas rien de défendre une loi dans l’hémicycle. Un bon discours doit toujours dégager une profonde sincérité, surtout à une époque où la parole politique perd de son crédit.

Gala : Votre loi travail a été très controversée. Que ressent-on lorsqu’on voit son nom détourné et vilipendé sur des banderoles de contestation pendant de si longues semaines ?
M. E. K. : Ce serait mentir de dire que cela m’a laissée insensible. Je m’étais préparée aux attaques d’ordre politique. Le fait d’avoir un mari informaticien et des amis extérieurs à ce milieu m’a permis de faire preuve de recul. Ma famille m’est d’un grand soutien. Elle m’aide à m’extraire de ce qui s’apparente parfois à une forme de « cirque » politique. Mais j’avoue avoir eu peur pour mes filles lorsque les atteintes se sont faites plus personnelles. Quand des manifestants sont venus en bas de mon domicile à 7 heures du matin et ont réveillé tout le voisinage. Quand j’ai retrouvé l’inscription « sale Arabe » gravée sur ma boîte aux lettres. Ou quand je n’ai pas pu assister, pour des raisons de sécurité, à la fête de l’école de mon aînée. Lorsqu’il s’agit de mes filles, je réagis comme une lionne.
Lire l’intégralité de l’interview de Myriam El Khomri dans Gala en kiosques dès demain.

Crédits photos : Robert Poulain / VISUAL Press Agency